samedi 10 février 2018

Compte-rendu du 38e soir

D'un jour à l'autre, d'un bénévole à l'autre le lien se tisse avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Vendredi 9 février, Dominique, Nathalie, François et Bertrand ont accompagné Moussa, Omar, Soro et Soulymane.

«Les accueillis arrivent avant 20 h 10. Lama ne viendra pas.
Les habitudes sont prises tant pour l’installation du repas que pour la vaisselle après le repas à laquelle tout le monde participe.

Au menu soupe de lentille et lait de coco, bœuf au lait de coco (les cuisinières ne se sont pas concertées sur ce petit détail qui change tout !), riz, fromage et pommes. Ils ont tous apprécié le repas. Moussa a bien retenu qu’ «avec une pomme par jour on n’est jamais malade»! En revanche Moussa et Soro ne semblent pas apprécier le fromage : peut-être prévoir des yaourts / fromage blancs en alternative?
Souleymane et Soro ont beaucoup parlé en dioula (langue parlée en côte d’Ivoire, au Mali et en Guinée) avant et pendant le repas ce qui ne facilite pas la communication avec les autres.
Souleymane sera un peu plus disert lors de la pause cigarette et il y aura plus d’échanges le matin. 

L’homme endormi,
Carolus-Duran (1838-1917),
huile sur toile, 87 x 85 cm, 
Lille, Palais des Beaux-Arts
Moussa fait des efforts malgré la barrière de la langue. Seul Nouri semble vraiment d’humeur à parler avec les convives. Il est en bien meilleure forme qu’il y a quelques semaines. Il explique notamment qu’il s’est réveillé à 3 heures du matin sans pouvoir se rendormir à cause des ronflements et qu’il est allé pour rien ce matin à la CPAM parce qu’il avait oublié un document.

À la pause cigarette, il explique qu’en règle générale il s’entend bien avec tout le monde et qu’il ne comprend pas ce qui s’est passé lorsqu’ils en sont venus aux mains la dernière fois.
Malgré ces difficultés de communication, les convives sont de bonne humeur et rient de bon cœur lorsque Moussa explique qu’il est repu.

Compte tenu du temps (il s’est remis à neiger pendant la pause cigarette) ils se félicitent tous de pouvoir dormir à l’abri...
Coucher à 22 h 30 et lever à 7 h. Tout le monde est levé à 7 h 15, les accueillis sont globalement en meilleure forme physique que les années précédentes.
Nouri, Soro et Souleymane partent avec un sandwich. Souleymane ne prend plus de soupe le matin donc il n’est plus nécessaire d’apporter des briques jusqu’à résorption du stock.

Nouri, Moussa et Souleymane sont contents d’aller au théâtre l’après-midi, et ils s’étonnent que les «français» aient la curieuse habitude de faire la queue devant les théâtres à Paris…»