vendredi 31 mars 2017

Compte-rendu du 87e jour

D'un jour à l'autre, d'un bénévole à l'autre le lien se tisse avec les personnes de la rue accueillies pour l'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. 
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Jeudi 30 mars, Henri, Jacques et Arnaud ont accompagné Alain, Cédric, Mohammed et Rabah.


Les Chevreuils rouges, 1912,
Franz Marc (1880-1916),
100 x 70 cm, Munich, Pinakothek der Moderne,
Sammlung Moderne Kunst
«Les accueillis sont présents à l’heure ; seul Rabah arrive un petit peu en retard. 
Dîner apprécié par tout le monde préparé par Jacques et Henri avec du Gaspacho, un cuissot de chevreuil mariné avec ses oignons accompagné de pommes de terre vapeur, des fromages
et une tarte au citron meringuée.

Nous avons eu la très bonne surprise d’accueillir les bénévoles Nathalie et Pierre qui sont passés avant le dîner afin de pouvoir dire au revoir à nos accueillis. Propos chaleureux et optimistes échangés, adieux sympathiques au cours desquels nous essayons d’entrevoir le futur toujours incertain des uns et des autres ; nous apprenons que la Loi étant ce qu’elle est, que Mohamed va devoir partir en Espagne où il a touché le sol européen pour la première fois, afin de régulariser là-bas sa situation de «Sans papiers».....
Dîner agréable à 7 (Alain qui bénéficie désormais d’une chambre d’hôtel est venu partager le repas avec nous, Arnaud le colocataire de Jacques nous a rejoint en cours de dîner) ; comme souvent, Mohamed, Cédric et Rabah font leur pose cigarette avant même la fin du dîner..

Nous découvrons pendant nos discussion avec un grand plaisir les deux jeunes étudiants colocataires dans un logement de la paroisse : Jacques est étudiant en Éco-Gestion et Arnaud est en Master d’histoire du droit. Nous découvrons l’expérience internationale de Jacques (qui a du fait d’origines allemandes étudié à Munich et passé une grande partie de son enfance et de sa jeunesse au Luxembourg) ; il est passionné de sylviculture et de forêts et nous fait découvrir la différence entre les sylvicultures allemandes et françaises mettant en évidence deux visions radicalement différentes et la suprématie qualitative et quantitative de la forêt allemande. Cédric avait profité de la belle journée ensoleillée d’hier pour prendre un hâle estival à nous faire bronzer d’envie ! Mohamed inquiet du cuissot de chevreuil en a finalement pris deux fois après qu’on lui ait expliqué qu’il s’agissait d’un animal forestier proche des caprins (et pas du porc).
Nuit calme et sans problème particulier.»